Habiter un toit
Autour de l’église Saint Martin de Chantenay, ancienne paroisse devenue Commune à la Révolution, s’étend un quartier resté longtemps rural. Puis, il fut annexé à la ville de Nantes en 1908. Très industrialisé côté plaine et Loire, il s’est au contraire recouvert de maisons et petits immeubles sur le coteau et est resté pendant longtemps habité par les familles des ouvriers travaillant dans les usines du bas de la butte.
Sur une parcelle étroite de l’ancien bourg proche de l’église, niche une maison à étage et combles, sur rue d’un côté et donnant sur une cour-jardin à l’arrière. Les jolies façades enduites à la chaux possèdent des ouvertures encadrées de briques avec des pierres calcaire aux appuis et aux clés d’arc qui soulignent élégamment les entourages des portes et des fenêtres. La charpente traditionnelle recouverte d’ardoises repose sur deux pignons en maçonnerie de schiste et une ferme centrale à double entraits. Utiliser pleinement l’espaces des combles pour y habiter demandait un apport de lumière naturelle, mais aussi de pouvoir circuler librement sous pente. Une modification de charpente s’est imposée afin de soulever la toiture côté jardin. Une grande lucarne en menuiserie bois est née du ré-assemblage complexe des éléments de charpenterie, d’une longue allège et de joues en béton cellulaire venant complétées la maçonnerie de la façade arrière et des pignons. L’assemblage de blocs maçonnés complémentaires du millefeuille de schiste d’origine assoie avec solidité et grande beauté la fabuleuse charpente à la géométrie repensée.
La virtuosité d’artisans compagnons du devoir a permis d’habiter ce toit et d’éclairer, au-delà d’un volume, la vie d’une petite famille.